Libérer le potentiel, rendre immédiatement disponible la charge d’action.
- Nous sommes nombreux à vouloir mettre la main à la pâte pour améliorer les choses.
« Tu voudrais faire quelque chose, tu ressens le besoin d’agir, de participer à quelque chose de concret — mais tu ne sais pas par où commencer ? » - Nous sommes nombreux à être conscients que notre portée individuelle est limitée, qu’une action concertée à plus ou moins grande échelle est nécessaire pour avoir un impact réel.
« Tu n’es pas seul ! Nous sommes des millions comme toi ! » - Il y a beaucoup de bonnes idées qui ne se réalisent pas faute de moyens.
#LOCOMOTIFS
« Une part énorme des choses bien qui se font sont hors marché. »
Pierre Bourdieu, extrait du film Pierre Carles – Enfin pris ? (2002) (à partir de 01:21:40)
Si on y réfléchit un peu, les moyens financiers ne sont rien d’autre qu’une capacité de mobilisation de travail (même les moyens matériels peuvent être décomposés en travail humain).
Et si on arrivait à convertir cette masse de volonté individuelle de faire quelque chose en force de travail effective ? Collectivement, nous représentons un potentiel inouï de puissance d’action. Comment mobiliser et déployer ce potentiel ?
(Réservoir de volonté d’action populaire)
Si plusieurs parties ont la capacité de générer de la valeur par leur travail, elles sont dès lors capables de l’échanger. Pourquoi leur capacité à le faire devrait être freinée [ou limitée] par leur capacité financière ?
Lever le plafond économique
« Pour lever le plafond économique, il faut développer des activités productives et des projets qui dégagent à la fois une offre en produits et en services et une demande continue de travail. L’offre et la demande communautaire doivent être calibrés pour permettre leur résolution quotidienne en circuit court, sans nécessiter l’intervention d’une valeur de référence monétaire. »
Un collectif en devenir, Les Jardins de la Paix. Présentation de projet, août 2021 (R1), p. 14
#LOCONOMIE
« Les communautés qui possèderont et contrôleront leur propres moyens de production et d’échange s’assureront une formidable capacité de résilience face à la crise mondiale actuelle. »
Québec Web (juin 2021)
L’échange en circuit court effectif.
Le loco est un moyen simple [de pallier aux contraintes financières en permettant] de boucler la boucle de la résolution de l’échange au sein d’une communauté — au-delà [des limites] du simple échange de service pair-à-pair (troc).
Le loco vise ainsi à permettre de mobiliser la force de travail tout en garantissant au contributeur la capacité de mobiliser à son tour la force de travail nécessaire à la satisfaction de ses propres besoins et/ou à la réalisation de ses propres projets.
Les locos sont émis par la communauté elle-même, en fonction de sa capacité de mobilisation.
Le loco n’est pas une monnaie à proprement parler, mais une (unité de) mesure d’engagement.
Les locos que vous détenez sont un gage de votre capacité à produire de la valeur au sein de la communauté (pour la communauté et ses membres).
Le loco est-il une « monnaie » ?
En tant qu’instrument d’échange, le loco est de fait un « équivalent général abstrait » (abstraction de la valeur d’échange), au même titre que la monnaie conventionnelle. Mais le loco se distingue, dès le départ, par la circonscription de son champ de valorisation au sein de la communauté, au bénéfice de la communauté.
Comme le travail prend une infinité de formes différentes, la valeur est multiforme. L’échange est une adéquation des formes diverses de la valeur, il permet la complémentarité. Il ne faut pas chercher dans l’échange d’équivalence pure, mais une opportunité de coopération.
La monnaie à titre d’instrument d’échange, n’est réellement utile à l’échange qu’en tant qu’elle permet d’établir momentanément (le temps de conclure l’échange) l’effort relatif engagé par chacune des parties de l’échange. L’autonomisation de la monnaie au-delà de cette propriété ne peut mener qu’à des absurdités. C’est dans cette perspective qu’on sera tôt ou tard appelés à faire preuve de créativité pour mettre en place des façons d’échanger qui permettent l’adéquation des échanges au sein d’une communauté sans néanmoins s’appuyer sur une monnaie. La monnaie est un moyen simple à comprendre, mais excessivement simplificateur, de concevoir l’échange.
Le loco vise à faciliter la résolution de l’échange (de produits ou de services) sans pour autant encourager l’accumulation (thésaurisation) et la capitalisation. En « loconomie », on a davantage intérêt à échanger (résolution du cycle de réalisation de la valeur) qu’à accumuler des points.
Un financement réellement participatif
Il faut que tes idées soient drôlement bien campées pour garder le dessus sur ton financement [bailleurs de fonds (leurs intérêts)]. Pour que les idées de la communauté prennent le pas sur les intérêts privés, les initiatives doivent être supportées à même le corps social — réalisées à même les capacités et les ressources du corps social.
L’acteur économique responsable comprend l’impact des développements auxquels il contribue/participe. Il les prend en charge et est prêt à en assumer les conséquences / la responsabilité.
Dans l’économie communautaire, l’aspect social de l’entreprise n’est plus une justification, un avantage collatéral, un simple argument de vente. C’est un prérequis pour son adoption. L’initiative doit démontrer ce qu’elle peut apporter à la communauté pour être acceptée et soutenue par celle-ci.
En soi, le simple attachement à une communauté, sous l’aspect d’un retour en arrière par rapport à l’individualisme promu par le progressisme [l’idéologie du progrès] libéral, est déjà pour nous un pas en avant. En articulant l’intérêt particulier à la réalité et aux intérêts concrets d’une communauté effective — qu’on côtoie et qu’on peut ressentir –, on rétablit le sens communautaire de la valeur, la valeur de l’individu au sein de la communauté en tant que membre de cette communauté.
Comment faire communauté ?
Comment rétablir la communauté humaine ? C’est la cohue !
Commençons en terrain connu : la communauté numérique.
Progressons vers le « core » : les communautés réelles.
Phase 1 : mobiliser [mobilisation]
- mettre la main à la pâte
contribuez / mettez vos compétences au service d’une initiative existante - soutenir une initiative
aidez à financer l’effort de réalisation d’un projet en donnant des points loco - proposer un projet
discutez de votre projet, recrutez parmi les membres de la communauté et trouvez le soutien nécessaire
Phase 2 : extension du champ d’action économique [diversification]
- rejoindre les entrepreneurs
offrez vos compétences, inscrivez votre entreprise sur le réseau - créer du lien économique
rejoignez une communauté engagée et consciente des enjeux économiques et sociaux locaux en offrant des produits et services en échange de points loco
(répondre à plus de besoins : développer l’autonomie et la résilience communautaire) - diversifier l’offre / lever le plafond économique
obtenez des biens et des services [de plus en plus diversifiés] en échange de points loco
Phase 3 : inspirer et fédérer [fédération]
- promouvoir une alternative fonctionnelle et effective au système économique décadent
- inspirer et soutenir des initiatives locales similaires (partage de ressources, transfert de compétences)
- fédérer les ressources, les efforts et les compétences de communautés variées
- reprendre collectivement en main notre destinée économique locale, régionale et nationale
- lancer et soutenir des projets fédérés à portée régionale et nationale
Excellent début!
Le plus difficile, c’est de décider par où commencer !
Par le début!
La phase 1 (mobilisation) devrait s’entamer très concrètement fin janvier 2024 avec la mise sur pied d’une première version de plateforme de sociofinancement en locos par Initiative Québec. Les phases suivantes (2. diversification et 3. fédération) devraient s’enclencher d’elles-mêmes immédiatement après le lancement officiel de la plateforme, projeté pour fin avril 2024 !
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